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La nécessité d’injecter les ergols sous forte pression dans la chambre de combustion complique la réalisation des moteurs-fusée à propergols liquides. Ils peuvent être qualifiés de « cauchemars de plombiers ». | |
Moteur Vulcain 2 (Ariane V) Photo G.Thésée
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Les ergols doivent pouvoir entrer dans la chambre de combustion. Ils doivent
donc être injectés à une pression supérieure à
celle-ci. Pour cela on distingue deux grands principes :
Les propulseurs à réservoirs pressurisés : petits
moteurs
Les propulseurs alimentés par turbopompe : gros moteurs.
Ce sont les systèmes les plus simples. Un réservoir annexe contient
un gaz inerte (hélium) sous forte pression. Un détendeur abaisse
et régule cette pression qui pressurise les réservoirs d’ergols.
Ce système est limité aux chambres à faible pression (20
bars) et ne s’applique donc qu’aux propulseurs à faibles performances.
Exemples :
1er étage Diamant
2eme étage Ariane V, moteurs de transfert d’orbite ou de contrôle
d’attitude.
Les ergols sont mis en pression par des turbopompes mues par des gaz chauds.
Selon le mode d’échappement des gaz à la sortie de la turbine
d’entraînement, on définit deux types de flux.
Un générateur de gaz alimenté en ergols par les turbopompes
fournit les gaz nécessaires à l’entraînement de la turbine.
L’échappement se fait ensuite par une petite tuyère annexe, indépendante
de la tuyère principale du moteur.
Cet échappement contribue pour quelques pour-cent à la poussée
globale du moteur.
Dans de nombreux cas l’un des ergols circule dans une double paroi de la tuyère
avant son injection, assurant ainsi un refroidissement efficace du divergent.
Sur les moteurs cryotechniques, la
coexistence des grands froids et des hautes températures du moteur amène
de grandes difficultés techniques.
La technique du flux dérivé est facile à développer
et donne de bonnes performances dans les chambres à moyenne pression
(jusqu’à 100 bars).
Exemples :
Moteur de V2 (Von Braun 1943)
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Photo G.Thésée |
Moteur Vulcain 2 1er étage d’Ariane
V Poussée 1350 kN Pression chambre 115 bar Isp 433s Durée de vie 6000 secondes |
Photo Snecma![]() |
Moteur F1 Saturn V (1960) Le moteur des missions Apollo. Le plus puissant jamais fabriqué. Ergols LOX et kérosène Poussée 6800 kN Pression chambre 77 bars Isp 260s Durée de fonctionnement 260 secondes. |
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Combustion étagée :
A la sortie du générateur de gaz, qui constitue une petite
chambre de combustion, les gaz sont dirigés vers la turbine de la
turbopompe puis injectés dans la chambre de combustion principale
où ils s’intègrent au fonctionnement général
du moteur-fusée.
Ce type de moteur est très difficile à développer.
Il s’applique aux très fortes pressions (200 à 300 bars)
et fournit de très hautes performances.
Exemples :
Moteur navette spatiale
Ergols cryogéniques |
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Moteur soviétique RD 253 Fusée Proton (1965)
Ergols UDMH et N2O4
Poussée 1700 kN
Isp 320 s
Pression préchambre 240 bar
Pression chambre 150 bar
Doc RD 253 SNECMA
Cycle « expander » :
Dans ce type de moteur, l’entraînement de la turbine des turbopompes est assuré sans combustion par la vaporisation d’une partie de l’hydrogène liquide issu du réservoir principal.
Exemple :
Moteur cryogénique Vinci prévu
pour le 2eme étage d’Ariane V. Poussée 150 kN Isp 460 s Pression chambre 75 bar Poussée modulable de 50 à 110 % |
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Doc SNECMA moteur Vinci |
Moteur cryogénique RL 10 Pratt & Whitney
Poussée 73,4 kN
Isp 444 s
Pression chambre 33 bar
Rallumable 7 fois